Christelle Fraiteur, ingénieure dans le nucléaire, a lancé son affaire de coaching dans les entreprises en octobre 2020. Au cœur de son projet de reconversion professionnelle : des rencontres, des réflexions et un sens de l’analyse qui l’ont poussée à devenir entrepreneure et à concevoir une méthode d’amélioration des relations entre collègues.
Qu’est-ce qui peut pousser une jeune femme ingénieur de formation à démissionner pour réorienter totalement sa carrière ? C’est ce que je vais tenter de résumer dans cet article où la jeune mère de famille partagera quelques conseils à votre intention si vous envisagez une reconversion professionnelle. Attention, son témoignage va devenir votre nouvelle source d’inspiration.
Son envie de travailler de façon plus efficace
Son envie de changer les choses vient de ses rencontres enrichissantes faites lors de son périple sur le continent africain mais aussi dans son premier job : « J’évoluais dans un monde très masculin où beaucoup étaient docteurs en physique, ce n’était pas toujours évident de travailler avec eux. Je me suis aperçue que si j’adaptais mon comportement à mon interlocuteur, le contact allait beaucoup mieux passer et j’allais obtenir les bonnes infos pour parvenir ensuite à exécuter mes propres missions. » C’est à ce moment là qu’est né son intérêt pour améliorer l’efficacité des relations entre salariés.
Sa réflexion nourrie par une formation en entreprise
Cette réflexion va se poursuivre grâce à une nouvelle rencontre : « Chez Tractebel, j’ai eu la chance de faire une formation Insights Discovery donnée par Nathalie Fabbro et ça a vraiment changé ma vie ». Cet outil de connaissances de soi et des autres peu utilisé dans les entreprises détermine grâce au support de quatre couleurs la façon dont les gens vont se comporter et communiquer. Une fois encore, cette découverte nourrit ses pensées sur le mode de fonctionnement des salariés et de l’entreprise.
La plus belle rencontre de sa vie
La plus belle rencontre qu’une femme puisse faire, c’est sans doute celle avec son enfant : « Je suis devenue maman en août 2016 et ça a fait naître beaucoup de questions chez moi : qu’est-ce que j’allais transmettre à mon fils ? Quel homme voulais-je qu’il devienne plus tard ? » Toutes ces réponses, elle comprend qu’elles ne dépendent que du comportement des adultes eux-mêmes : pour que son enfant se développe bien, elle doit aussi s’élever. S’ensuivent des formations dont une en tant que Coach PCC à la Fédération Internationale de Coaching ce qui lui permet à elle aussi de coacher les autres.
L’envie de transmettre ses connaissances se fait ressentir
Elle explique : « J’y ai retrouvé Nathalie Fabbro. Je savais que cette formation me serait utile pour ma carrière, mon épanouissement personnel, pour développer une communication plus sereine avec mon époux et mon enfant. Cette formation a répondu à tous mes besoins, je me suis développée humainement parce que j’avais plein d’outils à ma disposition pour élever mes enfants et pour approcher la vie d’une autre manière. » Christelle Fraiteur, peu à peu, envisage même cette méthode comme une possible finalité professionnelle.
La reconversion professionnelle de Christelle s’est imposée spontanément
Les choses se mettent peu à peu en place. Elle coache à ses heures perdues, elle réduit son temps de travail et démarre une activité hebdomadaire dans une association de Louvain-la-Neuve, « Le collectif des femmes », où elle aide des femmes à s’insérer sur le marché de l’emploi. Son boulot principal ne lui offre plus beaucoup de débouchés et elle démissionne : « Je n’en pouvais plus. Ce métier ne me convenait plus du tout tant au niveau des horaires que des projets qu’on m’imposait. Je me sentais comme le mouton noir qui mettait toujours le doigt sur ce qui n’allait pas. Ce côté structuré m’étouffait et me rendait prisonnière. »
Un escape game avec son cousin lui donne l’idée d’un team building
Sa liberté, Christelle Fraiteur la retrouve le 1er octobre 2020. « Libérée, délivrée, qu’est-ce qu’elle a pu tourner dans ma tête, cette chanson à ce moment-là », confie-t-elle. Seulement pas question de se lancer à l’aveugle, la nouvelle entrepreneure se fait épauler par le CEI Louvain. C’est lors d’une partie d’escape game avec son cousin qu’elle a une idée, THE idée : « Nous étions en train de boire un verre quand nous avons observé l’équipe suivante. Ils n’ont pas gagné, ils ont été moins loin parce que, contrairement à nous, ils n’avaient pas assez communiqué entre eux. » Pour elle, c’est une évidence : « Le jeu permet de mettre en avant des éléments importants du travail d’équipe, de les retenir plus facilement et plus longtemps. Mon idée était donc de mettre les personnes en immersion pour qu’elles enregistrent mieux les informations qu’on va leur donner ensuite en débriefing. » On ne se souvient jamais des mots exacts du prof lors d’une leçon MAIS on se rappelle toujours du cours parce qu’à ce moment-là il a sorti une blague plutôt sympa. L’anecdote fait l’Histoire.
Le télétravail a donné un coup de boost à son concept
Avec l’aide de son époux – programmeur depuis sa jeunesse – et de deux amis, elle se lance dans la conception d’un team building, une sorte de jeu du loup garou 2.0. Oui, oui, vous avez bien lu : avec ce jeu tout droit venu de notre enfance, vous pouvez améliorer les relations avec vos collègues. Le moment où le jeu en ligne a été expérimenté était d’autant plus judicieux qu‘avec le télétravail, il a permis aux participants de se retrouver virtuellement pour partager des moments autres que des réunions.
Déjà d’autres projets en tête
La jeune entrepreneure ne compte pas en rester là : elle a déjà d’autres idées de jeux et de concepts. « Pour le moment, le team building est en ligne mais je ne perds pas l’envie de faire un vrai escape game dans de vrais bâtiment, avec des casques 3D. Nous allons développer un deuxième voire un troisième jeu où cette fois, par exemple, on pourrait demander à des équipes de construire une ville entière. Qui deviendrait le bourgmestre ? Qui prendrait la place du policier ? De la directrice d’école, etc. Pourquoi tel personnage met tel bâtiment à tel endroit ? Autant de questions qui vont aider à en savoir plus sur soi et les autres. Ce sera un jeu beaucoup plus coaché que les autres. »
Christelle adore sa nouvelle vie
Christelle Fraiteur regrette-t-elle son récent changement de vie ? « Absolument pas ! » répond-elle. « Cela fait quatre mois que je suis indépendante et ma vie a changé du tout au tout. » Cette passionnée de conquête spatiale avoue néanmoins : « Je resterai toujours ingénieure au fond de moi parce que la science a motivé toute mon enfance, ma jeunesse et ma carrière. ça m’a façonné l’esprit et j’ai rencontré beaucoup de personnes très intéressantes mais ce n’était pas un métier qui me faisait vibrer chaque matin et qui me rendait heureuse à la fin de la journée. Je pense que la science restera un intérêt, pas une passion quotidienne.
Ses trois conseils pour oser le pas d’une reconversion professionnelle
A vous qui rêvez de changer d’orientation professionnelle, Christelle Fraiteur vous adresse trois conseils : être à l’écoute de soi, ne pas se laisser bloquer par des peurs irrationnelles et bien s’entourer. Elle développe : « Il ne faut pas se lancer dans un tel projet sans être accompagné. J’ai la chance de bénéficier de l’accompagnement du CEI Louvain ainsi que du soutien de mes proches et de mon époux. A chaque fois que j’ai ce petit diable sur mon épaule qui me parle pour me faire peur, il est toujours là pour me raisonner. Il faut s’entourer de personnes positives qui vous poussent. Je ne m’entoure que de personnes bienveillantes, de bons conseils, heureuses du chemin parcouru et qui ne vont pas hésiter à me féliciter même si le petit pas que j’accomplis est très petit. »
Au-delà de l’exploit scientifique, je pense que je suis surtout restée fascinée par ce que les gens parviennent à faire et à créer à partir d’une idée.
Christelle Fraiteur

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