Dans le cadre de la Journée mondiale de la radio – organisée le samedi 13 février -, je vous propose de faire le point sur les licenciements de personnes publiques ou anonymes remerciées par les chaînes de radio ou virées à cause d’un passage à l’antenne douteux.
Dans cet article, je montre que tout le monde est touché par le licenciement : vedettes de la radio ou anonymes, ils ont tous perdu leur job pour des raisons économiques ou pour des motifs plus obscurs. On l’a vu depuis quelques années, le monde de la radio est loin d’être à l’abri de lourdes réorganisations. En Belgique, par exemple, le groupe RTL a supprimé 105 postes en 2018. Idem pour la Radio télévision suisse (RTS) dont le plan d’économies actuel court jusqu’en 2024. En France, avec le possible rachat d’Europe 1 par Vincent Bolloré – désireux d’ajouter un arc radiophonique dans son groupe -, il est à parier que plusieurs personnes vont bientôt se retrouver sans emploi.
Stephane Bern viré de RTL
Le monde de la radio et de la télévision, c’est un peu comme le Mercato dans le monde du foot : dès la fin de la saison, nombreux sont ceux qui spéculent sur les possibles transferts d’une vedette d’une chaîne à une autre. En juin 2020, à la surprise générale, Stéphane Bern a pris la porte de chez RTL avant de se retrouver sur les ondes d’Europe 1. Pourquoi ? Il aurait voulu courir deux lièvres à la fois (une émission sur chacune des deux chaînes) et aurait été rattrapé par son boss.
Nagui, plusieurs licenciements à son actif
Celui qui a sans doute le plus morflé dans sa carrière est l’animateur Nagui. En 2019, il a confié lors d’une interview au Point : « J’ai été viré de RTL, d’Europe 1, de France 2, de TF1, de Canal+, je sais qu’en une lettre recommandée, tout peut s’arrêter. Dans ce métier, nous ne sommes pas en CDI ! ». Vous voyez : un licenciement, ça peut arriver à n’importe qui ! Lui apparemment, vingt ans plus tard, il en est resté marqué mais il a su très bien rebondir. Voilà la clef du secret : ne jamais se laisser bouffer par sa perte d’emploi.
Cauet, réembauché par ceux qui l’ont viré
Et puis, il y a ceux qui acceptent de rebosser dans la même boite dont ils ont été virés un an plus tôt… Genre Cauet. Perso, moi, je ne vous le cache pas, je ne pourrais pas faire preuve d’une telle résilience. Lui se montre plus philosophe comme il l’a avoué au Parisien : « C’est la vie… Dans ma carrière, j’ai plusieurs fois changé de stations : Fun Radio, Skyrock, NRJ, Europe 2, de nouveau Fun Radio et retour à Virgin Radio. J’ai déjà quitté NRJ en 2000, alors que j’étais directeur d’antenne de NRJ et de Rire et chansons. » Depuis, le mec s’est fait une nouvelle fois jeter. C’était sur Twitch parce qu’une fois de plus, il avait fait une séquence trop trash, censurée par la plateforme.
Gérald Dahan, ses blagues lui valent deux licenciements
Un nom m’a fait sourire en travaillant sur cet article : celui de Gérald Dahan. Viré une première fois en 2005 de Rire et chanson pour le sketch où il piégeait Zidane en imitant Chirac, il avait retrouvé un emploi sur les ondes de France Inter. Remercié quelques temps plus tard par Philippe Val auprès de qui un canular sur Michèle Alliot-Marie était mal passé, il avait été réintégré chez Rire et Chanson où il s’est lancé dans une nouvelle série de blagues téléphoniques. Il a pris la voix de Cantona et a piègé Nicolas Dupont Aignan qui a versé toute sa bile sur Sarkozy. Le canular est mal passé, Dahan a été viré sans même être autorisé à revenir une dernière fois dans les locaux. Il a rapidement retrouvé un autre travail chez Sud Radio. Ouf !
Beyoncé pour combler l’antenne
Les licenciements en radio ne concernent pas uniquement les vedettes. De nombreux anonymes, animateurs ou journalistes, sont touchés par les réorganisations. Certains chaînes le font de façon assez brusque sans même penser au lendemain : à Houston, aux Etats-Unis, en 2014, 47 salariés sont virés sur le champ pour raison économique. A la place, la direction diffuse les titres de Beyoncé en boucle pour ne pas interrompre l’antenne. Savez-vous comment on appelle cette méthode ? Le « stunding ».
Ils perdent leur job après avoir insulté Whitney Houston
Le licenciement suivant se comprend mieux : John Kobylt et Ken Chiampou ont été licenciés de leur chaîne radio en 2012 pour avoir traité Whitney Houston de « pétasse camée ». Leurs commentaires intervenaient au moment de la mort de la chanteuse, ce qui a sans doute plus que motivé leur direction à se séparer d’eux. Ils ont ensuite regretté publiquement leurs propos.
Viré pour avoir critiqué le système
Un assistant social employé dans un service de placement familial a donné son avis sur la législation en vigueur dans son secteur sur les ondes d’une radio belge et a reçu, quelques temps plus tard, son préavis. Le licenciement a lieu en 2014. L’affaire a seulement été jugée en 2018. Le salarié a gagné son procès : son employeur a été condamné au paiement d’une indemnité pour licenciement manifestement déraisonnable correspondant à 8 semaines de rémunération. Envie d’en savoir plus sur cette affaire ? Cliquez ici.

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