Ce mercredi 17 juin, j’ai eu un entretien d’embauche. J’étais impatiente d’y aller. L’entretien s’est très bien passé – pour une fois, je ne posais pas les questions – mais… le lendemain, j’ai appris que je n’avais pas le job. J’ai cogité la nuit suivante : je m’étais beaucoup investie pour peu de résultats. Comme pour un rencart… Voici mes cinq points de comparaison.
Le job était parfait
Le job était parfait. Entourée de jeunes gens, travaillant dans un organisme de défense des droits, je devais être attachée de presse et détachée pédagogique. Mon leitmotiv était : APPRENDRE. J’aime apprendre en permanence. L’entretien s’est très bien passé. Pourtant, la nouvelle est tombée le lendemain : je n’ai pas été retenue. La nuit qui a suivi – j’ai cogité parce que, ben oui, j’étais déçue, hein ! -, j’en suis arrivée à une conclusion : les entretiens d’embauche sont comme les rencarts. Je vais vous prouver ma théorie en cinq points.
- Tu dois t’inscrire sur des sites de rencontres ;
- Tu trouves un profil intéressant ;
- Tu décroches un rendez-vous ;
- Tu pars confiante ;
- Tu n’auras pas de prochain RDV.
Tu dois t’inscrire sur des sites de rencontres
Forem… Sites de centralisation des offres d’emploi…. Agences Interim… Je me crée un profil où je me vends. Je complète les champs appropriés : « Qui tu es ? Qu’est-ce que tu as fait jusque là ? » Le physique n’est pas directement concerné mais je dois mettre ma photo. Puis, je choisis quel job je veux, je poste mon C.V et mes motivations. Je ne cherche rien de particulier donc je dois parler d’un idéal vu que je ne sais pas à qui je m’adresse. J’attends une réponse… Elle ne vient pas. Je cherche dans les profils qui me correspondent.
Tu trouves un profil intéressant
Là, deux possibilités : j’ai un profil clair et je matche, ou je zieute les profils et je lance une perche. En clair… j’ai une photo en tête – genre Tom Cruise dans Top Gun – et j’envoie des candidatures spontanées. Les jeunes appellent ça un «crush». J’ai huit chances sur dix de ne pas avoir de réponse. Ou je contacte un profil qui a posté une offre intéressante. En même temps, pas de regret, Tom Cruise n’a pas répondu à mon appel du pied. Pour ce qu’il reste… Les autres… pour les moins bien du plus bien… je crée un mot et j’envoie. Une petite phrase d’accroche et je me décris : « Quelles sont mes qualités ? Mes compétences ? Qu’est-ce que je maîtrise ? Où me joindre ? » Je mets une photo. Je trouve ça con de se fier au physique. Oui, je sais ! Nous vivons dans une époque d’image mais je me dis que si c’est le bon, il se fiera à ma personnalité, pas à mon physique. Dans Game of thrones, je suis plus » Tyrion » que « Jon Snow ». Au final, Tyrion a obtenu le plus beau poste. Jon Snow, lui, mine de rien, il a quand même fini dans les bois avec les ratés du coin ! LOL
Tu décroches un rendez-vous
C’est la veille du jour où… Je choisis mes vêtements… Comment je vais me coiffer. Je répète mes réponses : « Mes qualités sont la créativité, l’empathie, l’organisation »… Mes défauts ? « Têtue… Susceptible… Idéaliste… » Je sais qu’il me les posera. Il me demande d’amener un truc fait de mes mains – une affiche pour une soirée – et je m’applique au point d’en faire trois. Je demande à une copine graphiste de me dire si elles sont bien… J’y crois ! Je pars confiante ! Je ne suis pas moins bien qu’une autre. Je stresse un peu mais, au pire, il me dira non. Il n’y a pas de quoi me mettre la tête dans un sac. Au moins, lui, il ne me posera pas un lapin. Un entretien d’embauche, c’est pas un rencart. Quoique…
Tu pars confiante
Le soleil est au rendez-vous. Dans la voiture, il y a la cover de Hugues Aufray « Santiano » chanté par Laurent Voulzy. C’est doux, c’est beau. Le ciel est bleu. Je me sens bien. Mes vêtements sont frais. Je vais me vendre. Je suis une « winneuse ». Je gère la presse, je gère les réseaux sociaux. Je vais me battre pour cet emploi. Quelques-uns de mes rivaux sont là dans ce hall. Pas de quoi paniquer. Je les observe. Ouais… ben… Puis je reconnais une voix. Je ne la vois pas. Ce putain de poteau est devant mon angle de vue. Non, elle ne doit pas être là, celle-là. Elle a déjà un travail. Mon rencart… euh… Mon futur chef m’appelle.
L’appel susceptible de changer ta vie
Je réponds à ses questions. C’est pas marrant, je déteste les premiers RDV. Ils sont bourrés de clichés : « Ah oui donc tu es ça… tu as connu ça… et donc tu… ». Je crois que j’ai eu trop de rencarts. Un nombre inversement proportionnel à celui des entretiens d’embauche que j’ai décrochés jusqu’à aujourd’hui. Ça me saoule de répondre à toutes ces questions. Je suis blasée. Tout se passe très bien. Je quitte l’endroit. La pluie et l’orage sont là. Je le sens déjà moins bien. Dans la voiture, sans savoir l’expliquer, je me dis : « Non, je n’aurai pas ce job ».
Tu n’auras pas de prochain RDV
Le lendemain, j’ai la réponse : « Je suis au regret de vous informer que votre profil n’a pas été retenu ». Dans la liste des gens non sélectionnés, je ne vois pas le nom de celle dont j’ai reconnu la voix. C’est elle qui a le poste. J’ai l’impression que le monde s’écroule sous mes pieds. Ben oui… C’était pas Tom Cruise mais bon, je l’aimais bien mon figurant. C’est pas sympa de me faire jeter. En même temps, j’ai tout donné. La veille, j’avais prié pour ne plus tomber sur le même genre de tarés que j’avais connus pendant quinze ans. Ne pas être sélectionnée m’évite peut-être de retomber dans la même galère. Quand même je suis déçue. J’y croyais. Ça s’était si bien passé. Je revisite les paroles que j’écoutais dans la voiture en allant à cet entretien : « Tiens bon la vague et tiens bon le vent. Hissez haut, Santiano ! Si Dieu veut, toujours droit devant. Nous irons jusqu’à San Francisco. » Allez j’y crois ! Moi aussi, j’y ai droit à mon Tom Cruise.

Clique sur la photo pour la chanson de la semaine.
Votre commentaire